Convention collective coiffure : que prévoit-elle ?

Temps de lecture : 7 minutes
Par : Agathe Andorin
Mis à jour le 01/04/2021

L'essentiel
  • Une convention collective est un accord écrit négocié entre les syndicats de salariés et d'employeurs afin d'améliorer les conditions de travail dans un secteur.
  • À ce titre, la convention collective nationale de la coiffure règle les rapports de travail entre les employeurs et les salariés des entreprises ayant une activité de coiffure.
  • Ce texte prévoit notamment une grille de salaire pour chaque catégorie de salariés, des primes, des congés payés, ou encore des délais de préavis spécifiques.

La convention collective nationale de la coiffure (n° 2596) s'applique aux entreprises et établissements ayant pour activité tout travaux sur le cheveu naturel et/ou artificiel, sur une personne humaine, en salon ou hors salon.

Vous travaillez dans ce secteur d'activité ? Que prévoit la convention collective qui s'applique à votre emploi ? Pas d'inquiétude, on vous explique tout ce que vous devez savoir sur la convention collective coiffure !

Convention collective coiffure et salaire

📌 Rappel : une convention collective est un accord écrit négocié entre les syndicats de salariés et d'employeurs. Elle prévoit des dispositions sur les conditions de travail, les formations professionnelles ou encore les garanties sociales des employés.

💇 La convention collective nationale de la coiffure et des professions connexes, règle les rapports de travail entre les employeurs et les salariés des entreprises et établissements métropolitains ayant une activité de coiffure.

Cela concerne notamment tous les établissements effectuant tous travaux sur le cheveu naturel et/ou artificiel sur la personne humaine quelles que soient les modalités d'exercice.

S'agissant de la rémunération des salariés de ce secteur, leur salaire minimal doit être au moins égal à deux montants :

  • le SMIC, fixé au niveau national
  • le salaire minimum fixé dans la convention collective de la coiffure.

En effet, 9 niveaux de qualification professionnelle sont définis dans la convention de la coiffure. Chacun correspond un coefficient hiérarchique et un salaire horaire minimum qui sont réajustés tous les ans :

Niveau de classificationSalaire minimum brut
Coiffeur débutant1 508 €/mois
Coiffeur1 512 €/mois
Coiffeur confirmé1 518 €/mois
Coiffeur qualifié1 525 €/mois
Coiffeur hautement qualifié1 671 €/mois
Assistant manager1 784 €/mois
Manager1 917 €/mois
Manager confirmé2 306 €/mois
Manager hautement qualifié2 923 €/mois

💰 Le Code du travail ne prévoit pas d'obligation légale de la part de l'employeur pour les primes. En revanche, notez que la convention collective coiffure prévoit plusieurs primes en fonction de l'ancienneté dans l'entreprise :

  • 32 € par mois à partir de 5 ans
  • 44 € par mois à partir de 7 ans
  • 57 € par mois à partir de 9 ans
  • 73 € par mois à partir de 12 ans
  • et 89 € par mois à partir de 15 ans.

Convention collective coiffure et maladie

🤒 Lorsque, en tant que salarié, vous tombez malade, vous avez la possibilité de bénéficier d’un arrêt de travail.

Cet arrêt, durant lequel vous ne devez pas exécuter vos tâches habituelles, doit vous permettre de vous rétablir sans vous préoccuper de la perte de salaire. Effectivement, au cours de votre arrêt, vous bénéficiez des IJSS (Indemnités Journalières de la Sécurité Sociale) qui doivent compenser cette perte.

C’est alors la sécurité sociale qui prend le relais, en vous versant environ 50 % de votre salaire habituel.

💰 S’y ajoute également un complément de salaire versé par votre employeur. Vous percevez, de cette manière :

  • un revenu égal à 90 % de votre salaire pendant les 30 premiers jours d’arrêt
  • puis égal aux 2/3 (66,6 %) de votre salaire pendant les 30 jours suivant.

En revanche, la convention collective coiffure ne prévoit pas de dispositions particulières en matière de maladie. Ce sont donc les dispositions légales qui s'appliquent.

🩺 Pour obtenir ces IJSS, vous devez avertir votre employeur de votre arrêt de travail, puis consulter un médecin. Le médecin vous remet alors un avis, que vous devez transmettre à votre employeur ainsi qu’à votre Caisse primaire d’assurance maladie.

Plus précisément, pour ce qui concerne l’IJSS versé par la sécurité sociale, vous êtes en principe rémunéré toutes les 2 semaines. Le montant de cette rémunération est calculé selon votre salaire de référence.

Convention collective coiffure et grossesse

Le code du travail prévoit des jours de congé en cas d'évènements familiaux pour le salarié :

  • 4 jours si vous vous mariez ou vous vous pacsez
  • 1 jour en cas de mariage d'un de vos enfants
  • 3 jours en cas de naissance ou adoption au sein de votre foyer
  • 5 jours en cas décès d'un de vos enfants
  • 3 jours en cas de décès de votre conjoint, parents et beaux-parents
  • et 3 jours (non payés en revanche) si votre enfant est malade.

La convention rajoute des jours de congés pour d'autres situations :

  • 2 jours en cas de survenue d'un handicap chez un de vos enfants
  • et 3 heures pour la rentrée de vos enfants.

Vous êtes enceinte et aimeriez savoir si la convention collective coiffure prévoit un dispositif spécifique en cas de grossesse ?

🤰 Effectivement, ce texte prévoit que la salariée en état de grossesse pourra s’absenter sans perte de salaire pour les examens médicaux obligatoires liés à son état de grossesse.

De plus, vous pouvez bénéficier d'un congé maternité. C'est la période au cours de laquelle votre contrat de travail est suspendu avant et après la date prévue de l’accouchement.

⏳ La durée légale du congé maternité est de 16 semaines, soit 112 jours, articulée autour de deux périodes :

  • le congé maternité prénatal (généralement 6 semaines avant l'accouchement)
  • et le congé maternité postnatal (10 semaines après l'accouchement).

Ainsi, vous pourrez donc partir en congé maternité 6 semaines avant votre accouchement. Vous aurez doit, certaines conditions, au versement d’indemnités journalières par la sécurité sociale, pour remplacer votre salaire pendant votre grossesse.

Convention collective coiffure et congés payés

En France, chaque salarié a droit à 2,5 jours de congés payés par mois. La convention ne peut donc pas prévoir un nombre de jours de congés inférieur à cette règle.

🏖 Grâce à la convention collective coiffure, le salarié bénéficie à sa demande d’au moins 24 jours ouvrables de congé. Ce congé peut être fractionné par l'employeur sous réserve de l’accord du salarié.

De plus, une partie de ce congé (12 jours) doit être prise entre le 1er mai et le 31 octobre. Des jours supplémentaires pour fractionnement peuvent être attribués lorsque le congé est pris en dehors de cette période.

Notez que vous bénéficiez en plus des jours de congés payés attribués dans le cadre d'évènements familiaux évoqués précédemment !

Convention collective coiffure et démission

La démission est une possibilité de mettre fin au contrat de travail ouverte à tout salarié. Lorsque vous informez votre employeur de votre volonté de démissionner, ce dernier ne peut pas s’y opposer, mais peut seulement prendre acte de votre démission.

Lorsque vous démissionnez, vous bénéficiez de différents droits face à votre employeur. Votre employeur devra notamment vous verser une indemnité compensatrice de congés payés ainsi qu’une indemnité compensatrice de préavis. Il devra également vous indemniser pour les jours de RTT que vous avez acquis, mais que vous n’avez pas soldés.

Attention ⚠️ : lorsque vous démissionnez, vous devez respecter un délai de préavis. Durant ce délai, vous devez poursuivre votre activité auprès de votre employeur.

S'agissant de ce préavis, la convention collective de la coiffure a prévu des durées de préavis qui vont dépendre du collège du salarié concerné, de son ancienneté ainsi que du motif de la rupture du contrat :

AnciennetéLicenciement et mise à la retraiteDémission
Moins de 6 mois1 semaine1 semaine
Entre 6 mois et 2 ans2 mois1 mois
Plus de 2 ans2 mois1 mois

Notez que pour les cadres et agents de maitrise, ces durées de préavis sont rallongées et ne prennent pas en compte l'ancienneté :

  • 3 mois en cas de licenciement et de départ volontaire à la retraite
  • et 3 mois également en cas de démission.